Mon dernier billet date déjà de deux jours. Ça passe super vite. À chaque mission, je me dis que j’aurai un peu de temps libre pour faire deux trois trucs à côté, mais en fait, non ! J’ai emmené un peu de lecture… je n’ai rien lu. J’ai des copies à corriger (en version numérique, je ne me suis pas traîné le papier jusqu’ici), mais je n’ai pas commencé. Mais bon, reprenons là on on s’était arrêté la dernière fois.
Dimanche matin, réveil tranquille vers 5h30 du matin, le temps de prendre un café, de sortir du cottage prendre quelques photos de la montagne alors que le jour s’approche. 6h30, mon collègue François débarque au cottage et me lance : « les niçois viennent de finir leur dernière étoile de la nuit. Ils vont visiter le Hooker, viens vite ». À peine le temps d’enfiler un pantalon, et une veste (avec encore mon pyjama dessous), de mettre les baskets et je fonce au télescope. J’arrive juste quand les chercheurs niçois entrent dans la coupole, suivis par François. Steeve va nous faire la visite rien que pour nous. Montée d’un paquet de marches avant d’arriver jusqu’à la bête. Le miroir primaire du télescope fait 2,5m. Un gros morceau ! Le miroir secondaire, lui, est haut, très très haut ! Heureusement, j’ai eu le temps de prendre mon appareil photo. Je commence à mitrailler. Le télescope est tellement grand, que même collé au bord de la coupole, je n’arrive pas à l’avoir vraiment en entier !
Le moment est assez intense, d’autant plus que ce télescope est chargé d’histoire. C’est ici que Edwin Hubble a montré que notre univers est en expansion. Il y a une grande photo de lui affichée en bas du télescope, et tout le matériel qui a servi à l’époque est toujours là. Steeve entrouvre alors la coupole. Tout fonctionne encore. Nous voyons ensuite le télescope tourner sur lui-même, mais on apprends que c’est en fait nous-même (avec la coupole, le plancher…) qui tournons. Le mouvement est doux, on ne sent même pas que nous bougeons. Visite ensuite des engrenages qui permettent d’orienter le télescope. Les roues dentées font bien trois mètres de diamètre. C’est vraiment de la grosse machinerie ! (j’ai des photos, mais il faut que je me limite sinon ce billet va devenir un roman photo 🙂 )
Ouverture de la porte qui donne sur la passerelle qui fait le tour de la coupole. Nous sortons. Paysage magnifique. La vue sur l’observatoire est magique. Le soleil est sur le point de se lever, les couleurs font un joli dégradé rouge/orange/bleu. J’en profite pour faire un panoramique (cliquez sur l’image pour l’avoir en grand) :
On y voit la passerelle sur les côtés de la photo, les antennes au loin qui dominent Los Angeles, et un des 6 télescopes du réseau CHARA, à moitié caché derrière un arbre. Dans quelques jours, ce sont deux télescopes comme celui-ci que nous utiliserons. À l’horizon, le ciel est orange, alors qu’on est du côté ouest, le Soleil est en train de se lever de l’autre côté. Il faudra que je me renseigne sur cet effet, je n’avais jamais fait attention…
Je prend une tonne de photos, des télescopes, des tuyaux (le long desquels on va passer nos fibres optiques, on en rediscutera), des montagnes au loin… Puis ce lever de Soleil :
La photo est plutôt chouette, mais en vrai, c’est encore autre chose ! Au bout du grand bâtiment blanc à droite (je vous en reparlerai sûrement de ce bâtiment, c’est assez dingue ce qu’ils ont à l’intérieur), il y a quelques petites maisons. La plus éloignée est notre cottage. On est au bord de la falaise, mais avec une super vue sur les montagnes. On est bien installés dans cette petite cabane. On a chacun notre chambre (on est trois), une petite cuisine équipée et un petit salon avec canapé hyper confortable, et bien sûr le wifi ! (je rédige ce billet depuis mon lit où il fait une chaleur pas possible parce que ma chambre donne plein sud).
7h30, retour au cottage. Petit déjeuner puis départ pour le labo. En gros, on est dans le grand bâtiment blanc sur la photo. On a environ… 30m de trajet pour aller bosser ! Le grand luxe 🙂
Je vais m’arrêter là pour aujourd’hui. J’ai plein d’autres choses à raconter, mais ce sera dans les prochains billets. Il est 23h, je vais dormir.