16 May 14

Première nuit d’observation

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Déjà 10 jours que nous sommes sur place, et je n’ai pas eu le temps de bloguer un peu. Il faut dire que les journées (et les nuits) s’enchaînent, et que ça laisse relativement peu de temps pour les à côtés. Je vais essayer de vous faire un petit topo du déroulement de notre mission. Notre manip installée dans la station de recombinaison. Notre montage est dans la boîte, à l'abri de la lumière ambiante et des vibrations. Lors des expériences, toutes les lumières sont éteintes.

Notre manip installée dans la station de recombinaison des faisceaux. Notre montage est dans la boîte, à l’abri de la lumière ambiante et des vibrations. Lors des expériences, toutes les lumières sont éteintes.

La première semaine a été consacrée à installer notre matériel et remonter la manip telle qu’on l’a fait tourner en laboratoire à Limoges. Pas de casse matérielle pendant le voyage, manip remontée et réglée correctement. On a pu se replacer exactement dans les conditions obtenues en labo en utilisant des sources de laboratoire pour remplacer la lumière des étoiles. On a pu aborder la première nuit d’observation dimanche soir de manière assez sereine.

20h dimanche soir, début de notre première nuit d’observation. Bien qu’on ait bien préparé notre manip pendant toute la semaine, tout le monde est un peu tendu car c’est un peu l’heure de vérité. Si la couleur de la lumière de l’étoile que nous allons pointer n’est pas modifiée par nos cristaux, tout tombe à plat, et nous pouvons rentrer à Limoges ! Nous sommes installés dans la station de recombinaison des faisceaux, et sommes en contact permanent par Skype avec Nick, l’opérateur qui pilote tout le réseau de télescopes depuis le bâtiment central. C’est lui qui s’occupe de pointer les objets dans le ciel et de faire tous les réglages nécessaires pour que la lumière de l’étoile arrive dans notre fibre optique.

20h36, c’est le moment de vérité. On demande à Nick de pointer l’étoile Arcturus, une étoile très lumineuse dans la constellation du Bouvier. Quelques minutes plus tard, il nous indique que l’étoile est pointée par le télescope. C’est le moment de vérité. Nous sommes tous autour de l’écran d’ordinateur à guetter si le pic recherché va sortir du bruit. Et là, c’est la bonne surprise. Au bout de quelques secondes seulement, le pic tant attendu sort de manière très nette. Gros soulagement pour toute l”équipe. Ça marche ! Nous ne sommes pas venus pour rien, et la semaine d’observation qui arrive va être plus qu’intéressante. On va pouvoir commencer à pointer des étoiles de moins en moins lumineuses pour regarder jusqu’où notre montage peut aller. Ce soir là nous avons pointé six étoiles en tout. Fin des acquisitions vers minuit et demi. On repart au lit bien soulagé, et avec plus de 3 Go de données à traiter le lendemain.